Tour d’horizon des différentes filières sur le port de La Rochelle

Crédit photo : Pascal Courtheoux PALR

Chapitre 2 : Capitainerie et Agents Maritimes

Dans le cadre des échos du Port, nous avons le plaisir de vous faire partager cette semaine le point de vue de la Capitainerie et des Agents maritimes, représentés respectivement par Pascal Courthéoux, Commandant de port et Yohan Escarment, Président de l’Association des Agents Maritimes de la Pallice.

Pascal Courthéoux nous précise :
« Dès le 17 mars, la Capitainerie s’est organisée pour pouvoir continuer à coordonner l’accueil et le placement des navires dans le Port, en pleine concertation avec les agents consignataires.
Les 7 Chefs de quart et les 2 Adjoints chef de quart ont continué à travailler en 12h/12h pour assurer la continuité du service H24.
Les officiers de placement ont alterné entre travail à la Capitainerie pendant 1 semaine, puis 1 semaine en télétravail pour assurer la comptabilité des droits de port et les statistiques. et En semaine 3 , ils étaient placés en renfort, prêt à remplacer une personne atteinte du COVID, afin de ne pas dégrader la qualité du service.
Stéphane Grunenwald et moi-même étions, à tour de rôle, 1 jour sur 2 à la Capitainerie pour assurer la coordination et la logistique de protection et le lendemain en télétravail sur les dossiers de fond.
Les astreintes de sécurité et d’exploitation de la Capitainerie n’ont jamais été arrêtées et se sont révélées utiles compte tenu du nombre important de navires à l’arrêt et sans équipage.
Avec les consignataires, nous avons mis en place dès le 18 mars les conférences de placement quotidiennes en téléconférence, visant à positionner les navires à quai et à organiser leurs mouvements, et cela a très bien fonctionné. Cela a permis, durant cette période où les relations étaient moins directes de ne pas perdre d’informations importantes pendant la phase de préparation des escales et de conserver un contact étroit avec agents et navires.

Le dossier d’escale comprenait en plus de façon obligatoire la Déclaration Médicale de Santé et la vigie demandait, 15min avant embarquement du pilote, confirmation au navire par VHF qu’il n’avait pas de cas de COVID19 à bord.
En cas de réponse positive, le navire aurait été immédiatement re-routé en zone de mouillage en attente des instructions de l’Agence Régionale de Santé.
Enfin, nous avons également pris en compte, pour la planification des mouvements, les modifications de certaines procédures chez les prestataires de service aux navires.
Ce fût globalement une expérience enrichissante »
Propos complétés par Yohan Escarment :
« La période de confinement a évidemment bien eu un impact sur la manière de travailler, alors que l’activité portuaire a été très soutenue en mars/avril.
Les agents de la Pallice ont eu un rôle encore plus central dans la gestion des escales des navires à La Pallice :
En amont des escales, avec la mise en place des déclarations de santé en lien avec la Capitainerie.
Chaque commandant devant pour cela fournir une déclaration de santé actualisée 12 heures avant l’arrivée au port, précisant la condition sanitaire de chaque membre d’équipage afin que les autorités puissent définir si des mesures spécifiques devaient être prises (en cas de suspicion ou de maladie avérée), ce à quoi nous n’avons d’ailleurs jamais eu à faire face pendant cette période.
Il a aussi fallu limiter au maximum les mouvements de personnes à bord des navires. L’agent a donc facilité les échanges d’information entre les navires, les sociétés de manutention, les services portuaires…et diffusait par exemple pour le compte du seamen’s club les informations pour les besoins spécifiques des marins.
A noter que les escales ont été moins « chronophages » puisque certains services habituels (changement d’équipage, médecins etc…) n’étaient pas possibles et/ou autorisés.
Cette situation à d’ailleurs eu une forte incidence sur la vie des marins qui n’ont plus été autorisé à débarquer ou embarquer au niveau mondial pendant environ 2 mois, et qui, lors des escales aux ports, n’avaient plus la possibilité d’aller à terre comme au Seamen’s club.
Les agences de consignation se sont donc adaptées, comme tous, et ont optées pour un roulement présentiel/télé travail.
Nous constatons un retour progressif à la normale, mais restons bien évidemment vigilants comme l’ensemble de la communauté portuaire »